Chaque jour... un peu plus...
... je perds mes illusions sur l'espèce humaine...
Ce matin un lapin, me voilà partie faire les courses. Grandes courses car grande famille qui arrive jeudi.
Je DETESTE ( le mot est faible ) faire les courses.
Est-ce ces trois années passées chez A__CH__ qui m'auraient traumatisées à ce point ? Années à 4h00 de sommeil par nuit, des WE d'une seule journée, 30 kg en plus d'angoisse, kilos collés à ma peau comme un vieux chewing gum à une semelle ?...
Ou est-ce ce dégoût du temple de la consommation que sont ces hypers où la "population" se rue l'oeil hagard et la mine renfrognée ? Lieu où les gens se croisent sans se voir, où un sourire est perçu comme une "étrangeté", où les gens se battent pour prendre en rayon le dernier article à la mode ( marqué "vu à la télé" sur le paquet, pour des yaourts, par ex, risible... ), où on sort avec fierté sa carte dorée en espérant que le suivant n'en ai qu'une bleue....
Bref, déjà angoissée par cette animosité ambiante, me voilà à la caisse, autre lieu de stress où les gens râlent parce que cela ne va jamais assez vite ( même s'ils prendront, un jour, le temps de mourir ) et où les mamans disent à leurs petites filles " si tu ne travailles pas bien à l'école, tu seras caissière, comme la dame" ( si, si, vu et entendu, promis, juré )...
Un monsieur, souriant au demeurant, arrive après moi dans la file et je sens bien qu'il aurait aimé que je le laisse passer, son chariot étant bien moins garni que le mien, mais bon, mère thérèsa, elle a le ménage à faire à la maison et tu en laisses passer un, t'en as un deuxième qui se gênera pas pour te demander de faire encore une bonne action .... Puis le monsieur est un retraité donc basta, je réponds à son sourire et installe mon "matériel" sur le tapis. En maman et fine organisatrice que je suis ( et modeste avec ça, comme dirait mon mari... ), l'opération va vite car les sacs sont prêts et la caissière efficace, même si pas très aimable à mon goût, mais bon ne demandons pas non plus l'impossible...
Ben, vous me croirez si vous voulez, lorsque j'ai eu tout bouclé et payé, et sans doute un peu pour se venger, le monsieur a osé me dire "Et ben, vous avez une famille nombreuse, mon dieu !". ( référence au volume de mon chariot et à mon tour de taille, qui peut effectivement laisser penser que j'ai eu 6 enfants... ) J'aurais eu 50 ans jamais ce monsieur ne se serait permis une telle remarque, qui m'a blessé, avouons le humblement.
Mais, la violence ne résolvant rien, j'ai pris mon plus beau sourire et je lui ai répondu "non, j'attends un bus chez moi pour la fin de la semaine", même si au fond de moi, j'avais envie de lui vomir dessus....
Ce post, égoïstement, pour décharger la tristesse que m'a inspiré ce moment...